Notre histoire

L’origine du nom « Verneuil »

L’appellation du nom s’explique à partir de 2 mots gaulois : « vernos » qui désigne le verne et « ialos » qui signifie la clairière, le lieu défriché et finalement, le village. Verneuil est, au sens propre, le village bâti auprès des vernes.
L’origine gauloise ne permet pas de déterminer avec précision le moment auquel il a été appliqué à la localité qu’il désigne. On peut tout juste fixer celle-ci entre 2 extrêmes : le temps où les Gaulois s’implantent en Gaule et celui où leur langue cède peu à peu la place au latin parlé. Il conduit donc à affirmer que le village existait avant la romanisation puisque son nom n’emprunte rien à la racine latine alnus, aulne, ou alnetum, aulnaie.


Château de Notre-Dame de Verneuil

Rapide fresque historique
La découverte de sarcophages laisse présumer que le territoire de Verneuil-sur-Seine était habité à l’époque mérovingienne et plusieurs chartes attestent que l’existence du village remonte à une époque reculée du Moyen Âge. L’histoire de la ville fut intimement liée à celle de Vernouillet : les deux paroisses eurent les mêmes seigneurs et pendant un temps elles ne constituèrent, avec Chapet, qu’une seule seigneurie érigée en marquisat par Louis XV, sous le nom de « marquisat de Romé de Vernouillet ».

Au XIIème siècle, la terre de Verneuil figurait sur la liste des possessions de la maison de Montmorency. Elle passa ensuite dans la famille de Narbonne, puis au XVème siècle, à Mary Bureau qui vendit les fiefs, les terres et les seigneuries de Verneuil et de Vernouillet avec leurs appartenances et leurs dépendances, à Estienne Alleaume, écuyer et seigneur de la Motte, le 21 décembre 1517, pour la somme de 5 200 livres. Le nouveau seigneur des lieux mourut en 1555 en son château.

Au XVIIIe siècle, le château subit de profondes modifications. Les murs des deux façades furent exhaussés d’un étage, faisant disparaître les mansardes et masquant le toit autrefois très apparent. La salle où, avant la Révolution, se rendait la justice, fut transformée en un petit théâtre parfaitement aménagé qui subsista jusqu’en 1848.

L’exécution de la comtesse de Senozan, propriétaire des terres et de la seigneurie depuis 1780 et sœur de Malesherbes, le 10 mai 1794, donna lieu à la confiscation de ses biens qui restèrent sous séquestre jusqu’en 1802, puis échurent, en 1807, à Louise Magdeleine Le Peletier-Rosanbo, épouse du comte Hervé de Tocqueville.

Aimant la richesse, les honneurs et le pouvoir, celui-ci vécut à Verneuil en grand seigneur, entouré d’une famille nombreuse et recevant une foule d’invités, parmi lesquels Chateaubriand. En 1804, le comte de Toqueville accepta de l’Empereur, qu’il n’hésita pas à surnommer au lendemain de sa chute l’usurpateur, les fonctions de maire de Verneuil qu’il exerça jusqu’en 1814, signant de vigoureux arrêtés municipaux qu’on taxerait aujourd’hui d’arbitraires.

Au début du XXe siècle, le partage des terres effectué à la mort de la princesse de Ligne apporta une profonde modification à la commune, transformant les champs labourables et une partie des bois, en terrains à bâtir, à seulement 35 kilomètres de Paris et desservis chaque jour par 32 trains.

Source : Verneuil-sur-Seine depuis son origine historique jusqu’à nos jours, Arthur Duval, 1932 (réédité en 2011), collection des Monographies des villes et villages de France)


Ils ont marqué Verneuil
La ville de Verneuil à été le lieu de naissance, de passage ou de refuge de nombreux personnages. L’histoire, la politique, la littérature et les arts ont en effet perpétué de façon parfois inattendue le renom de la cité. Voici quelques-uns des personnages illustres qui ont vécu ou séjourné à Verneuil.

Anne Nicole de Lamoignon,
Comtesse de Sénozan
La comtesse de Sénozan est née en 1718. Elle achète la seigneurie de Verneuil en 1780. Le jardinier du château cultive les orangers pour lesquels Madame de Sénozan a fait construire l’orangerie.
Son illustre frère, Malesherbes, participa à l’achèvement de l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert. Avocat du roi Louis XVI, il fut guillotiné en 1793.
En avril 1794, Anne Nicole, âgée de 75 ans, est transférée à la maison d’arrêt de Port-Royal et guillotinée en mai.

François-René de Chateaubriand
Né en 1768, Chateaubriand est issu d’une vieille famille aristocratique bretonne. À 18 ans, il est présenté au roi Louis XVI et fréquente les salons parisiens.
En 1791, affecté par la mort de sa mère et de l’une de ses sœurs, il se tourne vers la foi catholique et décide de commencer Les Mémoires d’Outre Tombe dont une partie fut écrite à Verneuil.
Il se consacrera pendant 30 ans à la rédaction de ce chef-d’oeuvre qui ne sera publié qu’après sa mort, en 1848.

Alexis de Tocqueville
Sauvés de justesse de l’échafaud, Hervé de Tocqueville et Louise de Rosanbo élèvent à Verneuil leurs neveux orphelins, Louis et Christian de Chateaubriand, avec leurs 3 fils, Hippolyte, Édouard et Alexis né en 1805.
Évoquant dans Les Mémoires d’outre-tombe ses visites à Verneuil, Chateaubriand disait d’Alexis : « Il était plus gâté à Verneuil que je ne l’avais été à Combourg« .
Les longs séjours de vacances à Verneuil ont marqué le petit garçon, élevé dans le cadre champêtre et raffiné d’une société aristocratique. Son père Hervé, maire de Verneuil et formé à la carrière de Préfet, initie ses fils à la politique.
Alexis de Tocqueville publie notamment De la démocratie en Amérique en 1835 et L’ancien Régime et la Révolution en 1851. Il décède en 1859.

Emile Zola
Né à Paris en 1840, Emile Zola eut une vie personnelle étroitement liée à celle de Verneuil. En 1878, les droits d’auteur de L’Assommoir, lui permettent d’acheter avec sa femme une maison à Médan. En 1888, il tombe amoureux de la lingère de sa femme, Jeanne Rozerot, qui devient sa maîtresse et lui donne 2 enfants : Denise et Jacques. Son « second foyer » vit à Verneuil, au 5 de la rue de Bazincourt, où il vient régulièrement voir ses enfants. Denise raconte, dans Emile Zola raconté par sa fille, ce que fut le dernier adieu de Zola à ses enfants : « Le 27 septembre 1902, il vint nous embrasser à Verneuil (…). Nous étions restés devant la porte cochère, le regardant s’éloigner et tourner la tête de notre côté, une dernière fois, avant de disparaître au coin de la rue. Nous ne devions plus le revoir que sur son lit de mort, quelques jours plus tard.« 

Le Général Eisenhower
Né en 1890, le général Eisenhower est l’une des figures principales de la libération de la France durant la 2nde Guerre mondiale.
Le Manoir du Champclos, à Verneuil, est occupé par les Allemands, jusqu’à l’arrivée des Américains, en août 1944. Le général Eisenhower, alors général 5 étoiles de l’armée américaine et commandant en chef des forces alliées en Europe et ses officiers y dînent et s’y reposent quelques heures.
Surnommé « Ike », il devient le 34ème Président des États-Unis pour 2 mandats, entre 1953 et 1961. Il meurt à Washington en mars 1969.

Source, Verneuil sur Seine, une grande histoire par Marie-Claire Tihon, éditions Passé-Présent


Les dates clés

1787 : première assemblée municipale
1790 : naissance de la municipalité à Verneuil 
1804 : Hervé de Tocqueville est nommé Maire
1820 : création du périmètre de la ville
1821 : premier cadastre de la ville
1886 : ouverture du bureau de poste
1894 : ouverture de la station de chemin de fer Vernouillet-Verneuil
1897-1902 : séjour d’Émile Zola à Verneuil
1944 : passage de Dwight David Eisenhower à Verneuil et séjour de troupes américaines au Champclos
1955 : début de la construction du groupe scolaire Jean-Jaurés
1960 : début de la construction du groupe scolaire la Garenne
1971 : mort du dernier vigneron de Verneuil.